L'entrée du jardin 1/2
Si l'entrée du jardin en dit long sur le sens de l'accueil de la jardinière ou du jardinier,
chez Rouge Cabane cela ne dit pas grand chose car il n'y a pas réellement d'entrée ..
Comment cela ? pas d'entrée dans ce jardin ? ...
pourtant c'est là que se forge l'impression première... c'est elle qui va donner envie d'aller plus loin ..
Tout cela je le sais mais c'est ainsi
il n'y a pas d'entrée et
on accède à ce qui est à proprement parler le jardin
par une sorte de no man's land qui ne ressemble à rien...
Pris de plus loin ... une petite route de campagne et un petit chemin qui conduit à la maison...
Pendant des lunes, la question de l'entrée du jardin ne s'est même pas posée ..soit je traversais sans y prendre garde ce no man's land ou bien j'accèdais au jardin à partir de la maison ....et puis l'hiver dernier à la faveur des longues journées sans jardin où parcourir les blogs est encore ce que l'on a de mieux à faire, une petite phrase écrite par Marie (je suis au jardin.... ) a fait tilt " je trouve ça important que l'entrée soit toujours bien fleurie. Dès qu'on passe le portillon, j'aime que les yeux puissent se porter sur un joli tableau"
Autant dire que j'étais loin du compte avec mon entrée qui ne ressemblait à rien....
pas de limites clairement marquées, pas la moindre fleur sauf quelques rosiers et encore même pas remontants ,
"Albertine"
juste quelques arbres fruitiers en guise de pseudo haie..
Vite, vite .... trouver comment faire de cet espace ignoré, juste tondu, un lieu bien identifié?
Sauf que même en faisant tourner à vive allure la machine à cogiter ... l'inspiration se faisait attendre...
à cela s'ajoutait comme toujours un petit challenge voire même un dilemne ...
j'explique..
Devant le pignon de la maison, ce n'est pas "sous les pavés la plage " mais "sous l'herbe les pavés", vestiges d'une cours empierrée permettant aux charrettes d'accèder sans encombre à la grange .... fallait il retirer tout ce pavage afin de planter ou le garder en souvenir du dur labeur accompli ...mais alors comment l'intégrer dans un aménagement paysager ? j'en étais là de mes cogitations quand j'ai fait la connaissance de Catherine, la paysagiste de mon jardin en ligne dont je vous ai déjà parlée au sujet de l'aménagement du tour de la piscine.. Très vite s'est imposée l'idée d'essayer de garder le pavage s'il était encore en bon état et de planter dans les interstices ... un peu comme cela
Photo Mon jardin Ma Maison
Des discussions et échanges de photos plus tard,
un premier sondage pour mettre à nu le pavage, tout cela en plein hiver dans un terrain gorgé d'eau juste avec mes petits outils
mais qui finalement assez encourageant
voilà ce que Catherine m'a proposé ...
en gris les massifs existants ( à gauche le massif dans lequel il y a le lagerstroemia taillé en nuage... à droite la rocaille.... en blanc le pavage...)
En fait le projet était plus conséquent ... peut être sera t-il réalisé un jour .. à suivre
Il n'y avait plus qu'à convoquer le terrassier pour que d'un coup de pelle il retire toute la terre...car je ne me voyais pas le faire juste avec ma brouette
sauf que je l'attends encore
et qu'entre temps le printemps est arrivé et avec lui un champ de pâquerettes qui a fait surgir une autre idée ..
.celle de ne pas dégager tout l'espace devant le pignon comme préconisé par Catherine mais de restreindre à l'espace fleuri la mise à nu du pavage
...sauf que je ne voyais pas comment une pelle allait bien pouvoir respecter les limites que je dessinais avec ma tondeuse .
Alors le faire moi même ? pourquoi pas ? sauf qu'à bien y réfléchir cela me semblait un peu ambitieux ... retirer juste avec mes petits bras 60 mètres carré de terre ne me séduisait que moyen. Rien qu'à l'idée du nombre de brouettes de terre à charrier, j'étais déjà découragée...
La dessus, l'été est passé et avec lui une nouvelle envie, celle de planter entre les pavés des graminées qui ploiraient sous la brise..
c'est en laissant l'herbe pousser que l'idée est venue !!!
mais je reculais encore avant de me lancer dans ce projet de ouf !,et puis les pluies d'automne sont revenues et avec elles l'impérieuse nécessité de ne plus réfléchir, et de passer à l'action....(il faut dire qu'entre temps un week end entre jardiniers m'avait drôlement motivée....)
et voilà ce que ça donne...
un nouveau massif qui est en train se créer en bêchant...
je ne sais pas encore exactement que cela va donner...
car par endroit le pavage est inexistant ce qui finalement va permettre de planter des plantes à faible enracinement et bien solides ( phlomis russiliana en association avec des graminées ) et puis, plutôt que de charrier la terre, je la laisse sur place dans un autre coin du massif, récupèrant ainsi des centimètres précieux d'épaisseur pour des graminées robustes.....
quand je vous dis qu'il n'y a plus qu'à .... mais finalement cela va assez vite
et puis d'abord,
c'est avec leurs simples bras que des hommes un jour ont pavé cet espace alors je ne fais que suivre leur trace !